Opter pour une carrière de freelance est un choix courageux qui représente le summum de l’indépendance professionnelle et incarne l’esprit d’entreprise contemporain. En 2024, embrasser la voie du freelance n’est plus une aventure parsemée de difficultés, mais plutôt une transition réfléchie vers une autonomie gratifiante. 

Ce guide exhaustif vise à vous fournir les informations et les instruments indispensables pour démarrer et à démmarer avec succès votre nouvelle aventure en tant que freelance !

Comprendre le statut de freelance

Le statut de freelance symbolise liberté et souplesse. Avant de se lancer, il est crucial de saisir ce que cela implique vraiment. En tant que freelance, vous prenez les commandes, guidant à la fois la stratégie globale et les opérations quotidiennes de votre activité.

Etre freelance ne se résume pas à une profession ; c’est un choix de vie nécessitant une bonne connaissance des obligations légales, fiscales et administratives. Il faut choisir le statut juridique adapté, comprendre les implications fiscales de l’auto-entreprise ou de la micro-entreprise, et savoir naviguer à travers les différents régimes de cotisations sociales et de protection sociale.

Pourquoi choisir de travailler en freelance ?

La volonté de devenir freelance est souvent guidée par le désir d’autonomie et l’ambition de façonner son futur professionnel. Être freelance, c’est apprécier la liberté de gestion de son temps, de sélection des missions et du choix du lieu de travail, allant du domicile à l’espace de coworking, ou même en explorant le monde en tant que digital nomad.

Cette indépendance offre également une voie vers une carrière sur mesure, difficile à obtenir dans un cadre professionnel traditionnel. Les freelances ont la possibilité de se focaliser sur des domaines qui les passionnent, de perfectionner des compétences pointues et de créer un portfolio personnalisé qui reflète leurs aspirations et valeurs.

Les avantages et inconvénients du freelance

Les bénéfices du freelance comprennent une grande flexibilité d’horaires, la liberté de choisir son cadre de travail et la possibilité d’ajuster son emploi du temps selon ses préférences. Toutefois, cette indépendance demande une discipline stricte et une organisation rigoureuse pour répondre aux attentes des clients.

Les désavantages englobent une possible instabilité financière, le sentiment d’isolement et un risque accru de burn-out en raison de longues heures de travail. Il est donc nécessaire d’établir un bon équilibre entre la vie professionnelle et personnelle pour assurer une carrière en freelance à long terme.

Les prérequis pour se lancer en tant que freelance

D’un point de vue juridique, devenir freelance est accessible à tous les profils. Il suffit de déclarer légalement son entreprise et d’avoir les autorisations nécessaires s’il s’agit d’une activité réglementée.

Définir son offre et identifier sa niche

Commencer par préciser votre offre de service est primordial. Quelles compétences uniques ou spécialisées possédez-vous ? Quelle est la valeur ajoutée de vos services pour vos clients ? Clarifier ces points est essentiel pour découvrir votre niche de marché, où vos compétences seront particulièrement valorisées et demandées.

Identifier votre niche signifie aussi comprendre les attentes et les problèmes spécifiques de vos clients potentiels. Cela vous ouvre la voie pour personnaliser votre offre afin qu’elle réponde parfaitement à ces besoins, vous démarquant de la concurrence et fidélisant votre clientèle.

Avoir des compétences de base en gestion

Pour devenir freelance, il faut être polyvalent puisque se mettre à son compte signifie tout gérer soi-même. Il ne suffit donc pas d’être compétent dans son domaine d’activité. Il faut savoir se vendre, se mettre en avant, se démarquer de ses concurrents… Des compétences commerciales basiques sont alors nécessaires. Adopter une posture de commerçant et agir comme tel est primordial : parler affaires, promouvoir ses services et négocier avec les clients.

Le freelance, en tant qu’entreprise, doit tenir une comptabilité et émettre ses factures comme toute société. Vous n’êtes pas doué pour la gestion d’une entreprise ? C’est le moment d’apprendre, sauf si vous choisissez le portage salarial. Dans ce cas, vous serez exempt des tâches administratives, fiscales et comptables. La commission de gestion demandée par une entreprise de portage salarial est calculée sur la base du chiffre d’affaires du freelance.

Ainsi, est aussi indispensable de vous familiariser avec les obligations comptables et fiscales liées à votre statut, telles que la gestion des comptes, la création de factures conformes et la déclaration de votre chiffre d’affaires.

Choisir son statut juridique

Choisir son statut juridique est la première étape pour lancer sa carrière en freelance. Il existe trois principales options : entreprise individuelle, société unipersonnelle et portage salarial.

Le type d’entreprise détermine votre statut légal. Vous serez, par exemple, assimilé à un salarié si vous fondez une SAS, et à un travailleur non salarié avec une SARL. Cette qualification a également un impact sur votre régime juridique, notamment au niveau de la fiscalité.

Le statut de freelance donne droit à la protection sociale depuis 2018. Les auto-entrepreneurs étaient soumis au régime social des indépendants (RSI) auparavant. De ce fait, ils avaient accès à la protection sociale obligatoire : allocations familiales, couverture maladie, allocation retraite et invalidité. Le RSI a cependant été supprimé. Les freelances sont désormais soumis au régime général de la sécurité sociale, quel que soit leur statut juridique.

Une entreprise individuelle

L’entreprise individuelle devient le statut unique et supprime l’EIRL. Les biens personnels et professionnels sont séparés même si l’entrepreneur utilise son nom propre. Le patrimoine de l’entrepreneur peut cependant être saisi s’il fait faillite.

L’entreprise individuelle (EI ou EIRL) est comme une personne physique. Il n’est pas nécessaire de rédiger un statut et elle est sujette à l’impôt sur le revenu. La micro-entreprise fait partie de cette catégorie.

La micro-entreprise est le choix le plus populaire en raison de sa grande accessibilité. Ce statut est aussi très apprécié pour la simplicité de son régime fiscal. Très pratique pour un début de carrière en propre, il réduit au minimum les obligations comptables.

La micro-entreprise, même si elle fait partie de l’entreprise individuelle, possède ses particularités. Les obligations administratives et comptables sont réduites pour ce statut. Celui-ci impose cependant une limite de chiffre d’affaires à l’entrepreneur (77 700 euros hors taxe pour les prestations de services et 188 700 euros pour les activités commerciales). Les cotisations sociales et l’impôt sont, quant à eux, basés sur le chiffre d’affaires.

Devenir entrepreneur individuel offre des avantages financiers et pratiques. Premièrement, les démarches administratives sont plus faciles et rapides. Deuxièmement, vous n’avez pas à dépenser une somme importante pour la création de votre entreprise. Troisièmement, les obligations comptables sont amoindries. Enfin, l’entrepreneur individuel bénéficie du régime micro-social, dont la franchise de TVA. Pour en bénéficier, il existe cependant un plafond de chiffre d’affaires.

Une société unipersonnelle

Dans l’entreprise unipersonnelle (EURL, SASU), le freelance est le seul associé de la société. La SASU préserve le patrimoine personnel. Les dividendes ne sont pas non plus concernés par les cotisations sociales. L’EURL préserve également le patrimoine personnel de l’entrepreneur et il n’y a pas de dépôt minimum pour constituer le capital social.

La création de ce type de société est cependant plus coûteuse et prend davantage de temps. Les obligations comptables sont également plus complexes, pas comme avec une entreprise individuelle.

En créant une société unipersonnelle, l’entrepreneur a la possibilité de s’associer à d’autres entreprises. Ce sera une occasion d’approfondir ses compétences. Son statut limite également ses responsabilités à son apport. La création d’une société est cependant coûteuse et nécessite la rédaction d’un statut.

Le portage salarial

Le portage salarial met en relation trois parties :

  • L’entreprise de portage salarial ;
  • Le freelance ou le salarié porté ;
  • Le client du freelance.

Le freelance conclut un contrat de mission avec son client et un contrat de travail avec l’entreprise de portage. C’est l’entreprise de portage qui effectue les tâches administratives, financières et juridiques tandis que le salarié porté se charge des prestations. Faisant office d’employeur, la société de portage rémunère également le salarié porté chaque mois à la hauteur de son travail. Ce dernier reste cependant autonome dans la gestion de ses missions.

Le portage salarial se rapproche du salariat sur la gestion et les cotisations sociales, mais l’entrepreneur maintient son indépendance concernant ses horaires et ses missions. Le contrat est en CDD ou en CDI et le salarié porté reçoit l’équivalent d’un salaire mensuel (selon ses performances) en plus d’une fiche de paie.

Il faut cependant des qualifications professionnelles minimales pour intégrer le portage salarial : un bac+2 ou trois années d’expérience au moins dans le secteur d’activité. Le revenu est cependant plus faible pour un salarié que pour un autre freelance, notamment à cause des frais de gestion payés à l’entreprise de portage.

Trouver ses premiers clients

Consacrez du temps à la prospection ou la recherche de nouveaux clients. Utilisez les moyens à votre portée, comme :

  • Le bouche-à-oreille ;
  • La création de portfolio ;
  • Les réseaux sociaux et le site web ;
  • Le démarchage direct ;
  • Les plateformes dédiées ;
  • Le réseau propre, etc.

Construire un portfolio

Créer un portfolio est une excellente manière de vanter ses compétences. Il s’agit d’un document que vous allez envoyer à vos futurs clients. Il existe différents outils en ligne qui permettent de créer un portfolio attrayant. Mettez-y vos meilleurs travaux, les résultats de vos interventions et les témoignages des clients satisfaits.

Le portfolio, ce n’est pas seulement des mots, mais aussi du contenu visuel. Il est en plus téléchargeable dans tous les formats et vous pouvez le poster sur différentes plateformes en ligne. Quel que soit votre métier, il existe certainement un modèle de portfolio adapté et prêt à être personnalisé.

Faire appel à son réseau personnel et professionnel

Trouver des clients ou des missions fait partie des principales difficultés dans les activités du freelance. Vos premiers clients se trouvent peut-être dans votre entourage ou parmi vos anciens contacts. N’hésitez pas à leur faire part de vos services. Annoncez le lancement de votre activité à vos proches et connaissances (anciens collègues et camarades, familles, amis, etc.).

N’hésitez pas non plus à participer à des événements professionnels organisés par la Chambre du Commerce et de l’Industrie (CCI). Travailler dans un espace de coworking vous permettra également d’étendre votre réseau.

Créer des partenariats est un autre moyen efficace pour renforcer sa présence sur le marché. Les activités complémentaires peuvent déboucher sur une coopération sur le long ou le court terme selon la volonté des deux parties. C’est comme une entreprise de vêtements de sport qui collabore avec une société de création de maillots de bain pour une collection. Il est également possible de travailler en sous-traitance sur quelques projets sans toutefois dépendre de l’autre prestataire.

Choisir les bons canaux pour promouvoir vos services

À l’ère du digital, la présence en ligne est primordiale. Pensez à votre visibilité sur le web en général : sur les réseaux sociaux, le site professionnel, etc. Il existe également des plateformes dédiées aux freelances pour optimiser votre visibilité.

Il est plus pratique d’avoir un site web qui met en avant vos services ou prestations ainsi qu’un lien vers vos contacts. Pensez également à relier les plateformes sur lesquelles vous êtes positionné. Ajoutez un lien vers votre profil sur les réseaux sociaux ou redirigez vos articles de blog vers votre site internet, par exemple.

LinkedIn est le réseau social adapté pour se faire une réputation sur le net. C’est, par exemple, l’allié des rédacteurs et des développeurs web. Si le métier est plus visuel comme le cas d’un graphiste ou d’un illustrateur, Instagram sera plus adapté.

Apportez des cartes de visite lors des rencontres professionnelles. Comptez sur Codeur pour trouver des clients ou des missions en sous-traitance. Par ailleurs, demandez aux clients de vous recommander à la fin d’une mission.

Créer un personal branding

Pensez toujours à faire la publicité de vous-même et de votre travail pour trouver davantage de missions. Vous avez réussi un nouveau travail ? Publiez votre succès parce que « Good jobs make new jobs ».

Le personal branding est la promotion de soi-même. Très utilisé sur LinkedIn, son objectif est de positionner la personne en experte aux yeux du public, paraître plus professionnel et se donner une opportunité d’ouvrir son réseau. Le travail doit cependant être régulier pour obtenir de meilleurs résultats.

Cette technique est couramment utilisée par les chefs d’entreprise, les travailleurs libéraux, les commerciaux, les consultants et même les étudiants. Pour développer son personal branding, il faut trouver le bon canal, se mettre en valeur en créant un profil intéressant et partager régulièrement du contenu pour améliorer sa visibilité.

Utiliser les plateformes de Freelance et de mise en relation

Lors du début d’activité, le site web et le profil sur les réseaux sociaux peuvent ne pas être assez populaires pour générer de nombreux clients. Une plateforme de mise en relation, en revanche, est suffisamment efficace pour trouver ses premiers clients. Il existe différentes plateformes de freelance adaptées à chaque secteur d’activité, que vous soyez spécialisé dans le conseil, la création de contenu, le design ou encore la tech.

Les plateformes dédiées aux freelances permettent de trouver facilement des clients. N’attendez pas que les clients viennent à vous. Contactez-les en premier même si vous pensez que certains d’entre eux semblent inaccessibles.

Fixer ses tarifs

Ce que vous gagnez en freelance dépend notamment :

  • Des charges fixes de l’entreprise ;
  • Des taxes que vous devez payer et des frais de création ;
  • Du montant que vous avez investi dans le matériel de travail ;
  • Du tarif horaire que vous avez choisi d’appliquer.

Voir également : Comment fixer ses tarifs en étant freelance

Définissez aussi la manière dont vous souhaitez travailler :

  • Signer systématiquement un contrat avec les clients ou se contenter d’accords verbaux ; •
  • Commencer les missions seulement après un premier versement ou non ;
  • Spécifier le type de mission à accepter et à refuser, etc.

En fonction du marché

Le freelance fixe lui-même son tarif horaire ou journalier. Le coût d’une mission peut également varier en fonction des prestations à effectuer. Cependant, le contrat de prestation peut toujours être négocié selon les préférences du prestataire. Vous pouvez d’ailleurs refuser une mission qui ne vous convient pas. Assurez-vous seulement de fixer un tarif qui vous permet de pérenniser votre activité.

Si le travail est le même pour tous les clients, le tarif peut être fixe. S’il est variable, la facture le sera également. Le prix dépend généralement du type de prestation proposé, de la difficulté du travail, des délais, du client…

Toutefois, vous devez être en mesure de justifier l’écart si vous proposez une facture plus élevée. Il peut s’agir de la qualité du travail, de la rapidité d’exécution, des conseils fournis ou d’un petit bonus.

Calculer son taux journalier moyen

Le taux journalier moyen est une notion indispensable en freelancing. Il définit le montant que le freelance gagne pendant une journée de travail. En freelance, il ne faut pas se contenter d’un revenu décent. Puisque vous gérez vous-même votre affaire, toutes les charges qui incombent à une entreprise sont les vôtres.

Pour calculer le taux journalier moyen, prenez le salaire net que vous aimeriez gagner mensuellement.

Multipliez ensuite le montant par deux, puis divisez-le par 18. C’est le nombre de jours moyen travaillé par mois sur une année d’activité. N’hésitez pas non plus à consulter les plateformes de freelance pour savoir quel tarif moyen est appliqué pour le même domaine que le vôtre.

Doubler le chiffre que vous avez en tête permet de ne pas tout dépenser en charges fixes et dans le fonctionnement de l’entreprise. Listez les dépenses : loyer, achats et remboursements, déplacements, assurances, etc. Cela vous donnera une idée du montant restant du salaire auquel vous pensez. Vous pourrez ainsi calculer facilement le tarif à proposer à vos clients et déterminer si votre activité en tant que freelance est assez rentable.

Les dépenses à prévoir pour se mettre en freelance

Les frais de création diffèrent selon le statut juridique de l’entreprise. Ils impactent logiquement sur les finances et les besoins de l’entrepreneur sur le long terme. Si la micro-entreprise est moins coûteuse au départ, les cotisations sociales sont calculées sur la base du chiffre d’affaires. En revanche, une SASU engage davantage de dépenses lors de sa création, mais les charges sociales sont amoindries. Le dirigeant n’a aucune obligation de payer des cotisations sociales. N’hésitez pas à consulter un expert-comptable pour vous expliquer le fonctionnement des entreprises avant de vous arrêter sur une forme de société.

Le micro-entrepreneur paie les frais pour la création d’un statut de commerçant, d’un travailleur libéral ou d’un prestataire de services selon son métier. Les frais s’élèvent cependant à 200 jusqu’à 400 euros pour les autres régimes. Ils incluent les 42,5 euros d’immatriculation, le coût lié à la publication dans le JAL (entre 159 et 350 euros). Il faut également déposer un capital social d’un euro minimum pour débuter son activité.

Réduisez le plus possible vos dépenses en matériel pour optimiser le coût de la création de votre entreprise. Le minimum dont un freelance a besoin pour débuter se résume à des outils informatiques et logiciels ainsi que de divers matériels.

Pensez aussi à avoir une réserve lors de vos débuts. Les premiers mois peuvent en effet être moins rentables vu que vous venez à peine de commencer. Les bénéfices reçus pourraient être insuffisants pour couvrir les charges fixes, à savoir :

  • Les cotisations sociales qui s’élèvent à 46 % des revenus environ ;
  • L’impôt sur la société de plus du quart des bénéfices (28 %) ;
  • La mutuelle d’entreprise obligatoire de 40 à 150 euros ;
  • Le service comptable de 90 à 120 euros par mois pour ceux qui gèrent des fonds importants ;
  • L’assurance de responsabilité civile de 800 à 1 500 euros par an ;
  • La CFE de 150 à 1 000 euros selon la localisation.

Pour conclure

Le freelancing est un métier qui demande de la motivation et de l’organisation. En tant qu’indépendant, le freelance doit gérer lui-même tous les aspects de son travail comme le fait une entreprise. Certains freelances font le bon choix en maintenant leur statut de salarié d’entreprise pour ne pas diminuer leurs revenus au début de l’activité.

Loïc Frissard

Passionné par le web et l’entrepreneuriat, j’ai fondé Digitiz en 2016. Mon objectif est de vous transmettre mon expérience et de pouvoir vous faire gagner du temps dans le choix de vos outils.

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