Les TPE et les PME occupent une place centrale dans l’économie française. Représentant la majorité du tissu entrepreneurial, ces entreprises jouent un rôle clé dans la création d’emplois, l’innovation et la croissance économique. Plusieurs données permettent de comprendre les tendances, l’impact et l’évolution de ces structures.
Découvrez dans cet article une analyse et une compilation des chiffres intéressants à connaitre en 2024 relatifs aux TPE-PME en France.
Sommaire
Définition et classification des TPE et PME
Avant d’aborder le cœur du sujet, il est utile de faire un bref rappel sur ce que l’on entend par ces termes. Les TPE et les PME se distinguent par leur taille et leur structure. Ces 2 types d’entreprise possèdent des caractéristiques communes telles que leur flexibilité et leur capacité d’adaptation rapide.
Les TPE sont définies comme des entreprises qui emploient au maximum 10 salariés. Elles sont souvent caractérisées par une structure simple et une gestion directe. Généralement, les Très Petites Entreprises sont concentrées sur des marchés locaux et régionaux et ont une capacité d’expansion limitée. Les TPE enregistrent un chiffre d’affaires annuel inférieur à 2 millions d’euros.
Les PME regroupent : les Petites Entreprises (moins de 50 salariés) et les Moyennes Entreprises (moins de 250 salariés). Elles possèdent une structure plus complexe que les TPE et ont souvent des activités qui s’étendent au niveau national ou international. Ces entreprises ont une plus grande capacité d’investissement et de croissance. Les PME affichent un chiffre d’affaires annuel qui n’excède pas 50 millions d’euros.
Pour résumer :
TPE (Très Petites Entreprises),
- Effectif : moins de 10 salariés
- CA annuel : moins de 2 millions d’euros
PME (Petites et Moyennes Entreprises) :
- Effectif : moins de 250 salariés
- CA annuel : moins de 50 millions d’euros
Ces catégories permettent de classer les entreprises selon leur taille et leur volume d’activité. La distinction entre TPE et PME est importante, car elle détermine les soutiens financiers et administratifs spécifiques disponibles, comme les subventions ou les exonérations fiscales par exemple.
Nombre et répartition des TPE-PME en France
En 2024, la France continue de compter un nombre significatif de TPE et PME, qui constituent le fondement du tissu économique du pays. Dans l’Hexagone, les TPE et PME représentent plus de 95% de l’ensemble des entreprises françaises.
D’après une étude récente réalisée par l’Insee, les PME françaises sont estimées aux alentours de 159.000. Ces chiffres concernent en particulier les secteurs marchands non agricoles et non financiers. A noter que les exploitations forestières, les auxiliaires de services financiers et d’assurances, et les holdings y figurent.
Quant au nombre de microentreprises actives dans l’Hexagone, on estime qu’elles sont aux alentours de 4,3 millions. En dépit de leur taille modeste, les TPE, incluant les microentreprises, jouent un rôle prépondérant dans l’économie et sont souvent moteurs de dynamisme économique dans les communautés. Les données mentionnées précédemment démontrent que les TPE-PME constituent un maillon essentiel du milieu entrepreneurial en France.
En matière de répartition géographique des PME, on constate une concentration plus élevée dans les grandes agglomérations urbaines et les pôles économiques régionaux. C’est le cas notamment en Ile de France, Auvergne-Rhône-Alpes, et en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Cependant, les régions rurales ne sont pas en reste, avec une densité notable de TPE et PME, particulièrement dans les secteurs de l’artisanat et de l’agriculture.
Secteurs d’activité des TPE-PME
On constate une hausse du nombre de TPE et PME exerçant leurs activités dans le secteur des technologies de l’information et de la communication, mais également dans les énergies renouvelables en 2024. Pour information, le nombre de startups en France est évalué aux alentours de 13.000. À noter que ces derniers constituent la plupart des TPE et PME françaises. La croissance de leur activité étant en moyenne de 32%.
Selon une enquête menée par l’Insee, les PME des secteurs marchands non agricoles et non financiers présentent des activités plus hétérogènes. Une entreprise sur trois se spécialise principalement dans le service. Pour les autres, 27% ont pour domaine d’expertise le commerce, 17% l’industrie et 17% la construction. On constate que les PME sont moins nombreuses à s’orienter vers le service (33%), comparées aux microentreprises (54%). Le secteur du commerce représente 42% du chiffre d’affaires des PME, contre 22% pour le secteur des services. Les PME exerçant dans le domaine de l’industrie contribuent à hauteur de 19% au CA total des PME.
L’Afnic (Association Française pour le Nommage Internet en Coopération) s’appuie sur des études basées sur une auto-évaluation pour dévoiler les statistiques relatives à la présence numérique des TPE et PME. La moitié de ces entreprises estiment qu’il est difficile de déterminer la proportion de leur chiffre d’affaires attribuable aux activités en ligne. Les 50% ayant réussi à faire un autodiagnostic mentionnent que leur CA généré grâce au web est compris entre 10 et 30%.
Analyse de l’emploi dans les TPE-PME
L’Insee révèle dans son enquête que chaque PME a un effectif moyen de 27 salariés en équivalent à temps plein (ETP), pour un nombre total de 4,3 millions. Quant aux microentreprises, elles emploient environ 2,6 millions de salariés en équivalent temps plein. On compte ainsi 6,9 millions de salariés en ETP dans les TPE-PME, ce qui équivaut à environ 45% des salariés en France. Presque la moitié des employés français sont donc intégrés dans les entreprises de petite ou moyenne taille.
Selon l’Insee, les PME du secteur du commerce présentent la plus grande valeur ajoutée par salarié, avec 75.000 euros. Alors que pour toutes les PME, cette valeur est de 68.000 euros en moyenne. D’autre part, le secteur des services affiche les salaires moyens annuels les plus élevés, s’élevant à 42.000 euros, contre 39.000 euros pour l’ensemble des PME.
Dans les secteurs marchands non agricoles et non financiers, 61% des PME emploient moins de 20 salariés. Seulement 12% de ces entreprises comptent plus de 50 salariés.
Voici un comparatif de la répartition des salariés des PME par domaine d’activité par rapport à la totalité des entreprises :
- Secteur de la construction : 15% contre 11%
- Activités de recherche et développement : 10% contre 7%
- Prestation de services et d’accompagnement : 10% contre 12%
- Domaine des transports et de la logistique : 7% contre 9%
Comme indiqué précédemment, les TPE-PME constituent environ 95% du total des entreprises françaises. D’après des études menées récemment, on dénombre 1.051.000 entreprises créées en France en 2023. Par rapport à l’année 2022, le taux de création d’entreprise à baisser de 1%.
Le nombre de créations d’entreprises individuelles a également diminué de 6%, de même pour les créations de sociétés avec une baisse de 8%. Par contre, la création de microentreprise connait une hausse de 3%. Dans le secteur de l’administration et des services de support, le nombre de TPE-PME nouvellement créées a augmenté de 17%. Les secteurs de la recherche et développement, de l’immobilier ainsi que de la construction connaissent une tendance à la baisse.
En France, les TPE-PME sont responsables de l’emploi de près de 60% des travailleurs. Ces entreprises contribuent de manière significative à l’économie française, représentant 55% du produit intérieur brut (PIB) du pays. Cette forte présence dans le PIB et l’emploi souligne leur rôle majeur dans la structure économique nationale.
Chiffres sur la performance économique des TPE-PME
On remarque une variation du taux de croissance des TPE et PME en France. En 2024, les éléments clés ayant le plus d’impact sur ce taux d’expansion sont : le domaine d’activité, l’aptitude à innover et la disponibilité des ressources financières. Parmi les secteurs qui présentent une progression au-dessus de la moyenne, on peut citer : le digital, l’assistance individuelle ainsi que le domaine de l’environnement et de l’écologie. Actuellement, les secteurs les plus performants économiquement sont ceux de la technologie et des services médicaux.
Toujours d’après les données de l’Insee, les TPE-PME (incluant les microentreprises) contribuent à 14,7% du chiffre d’affaires lié aux exportations françaises. Ce chiffre met en évidence le rôle important de ces petites entreprises dans le commerce international. Leur participation dans les échanges internationaux favorise la croissance économique du pays et renforce la présence de la France sur les marchés mondiaux. D’autant plus que les évolutions numériques et la mondialisation ouvrent de nouvelles perspectives de développement au-delà des frontières nationales.
Néanmoins, ce sont les plus grandes entreprises qui ont le plus de poids en matière d’exportation. À titre de comparaison, les ETI (Entreprise de Taille intermédiaire : moins de 5000 salariés) réalisent environ 33,3% du chiffre d’affaires à l’export en France. Dans le secteur industriel, il est intéressant de souligner que les PME ont un taux d’exportation moins élevé de 50% par rapport aux ETI. La majorité des grosses structures et des ETI du secteur manufacturier sont impliquées dans l’exportation. En revanche, seulement 49% des PME de ce même secteur font de l’export.
Les analyses de l’Insee indiquent que les TPE et PME en France génèrent 35,8% du chiffre d’affaires national. Cette proportion souligne l’importance cruciale de ces entreprises dans le paysage économique du pays.
Voici une comparaison des performances économiques des TPE-PME et des microentreprises :
- CA généré par les TPE-PME : 22,8%
- CA généré par Microentreprises : 13%
L’Insee révèle aussi que 50% des PME qui opèrent dans les secteurs principalement commerciaux réussissent à produire une valeur ajoutée de plus de 1,1 million d’euros. Ce chiffre est légèrement en hausse dans le secteur industriel, où une PME sur deux atteint une valeur ajoutée qui dépasse 1,2 million d’euros. On observe ainsi une tendance des PME industrielles à générer une valeur ajoutée plus importante par rapport à d’autres secteurs commerciaux.
Financement et investissement des TPE-PME
Nombreuses sont les TPE et PME qui rencontrent des difficultés pour obtenir des financements. Bien évidemment, plusieurs options sont disponibles en la matière : crédit bancaire, crowdfunfing, subventions publiques… Toutefois, ces solutions ne répondent pas toujours aux besoins financiers de ces entreprises. Les principaux obstacles auxquels les TPE et PME font face pour obtenir des fonds étant : leur taille modeste, le manque de garanties appropriées et une visibilité financière insuffisante.
Les TPE-PME rencontrent également une autre difficulté en matière d’investissements, notamment liée aux prêts bancaires. Il s’agit de l’augmentation des taux d’intérêt appliqués pour ces structures : 1,4% en 2022 contre 5,2% en fin 2023. Toutefois, le taux d’intérêt réservé aux PME a légèrement baissé pour atteindre 4,9% en 2024.
D’après une enquête de BPI France en juillet 2024, les investissements devraient maintenir leur tendance à la baisse durant cette année. Le pourcentage de TPE et PME ayant réalisé des investissements ou prévoient de le faire est de 43%. On constate ainsi une diminution de 2 points par rapport à l’année 2023. L’indicateur des dépenses d’investissement chute de 6 points sur l’année pour atteindre -9, se trouvant ainsi en dessous de sa moyenne à long terme de -4. Plus de la moitié des PME industrielles (57%) comptent investir en 2024. Ce pourcentage dépasse celui des autres secteurs et reste aligné de sa moyenne de long terme, contrairement à ce que l’on observe ailleurs.
Un autre constat de cette étude de BPI France sur les TPE-PME: les investissements en matière environnementale connaissent aussi un ralentissement. En 2023, ce sont seulement 28% des TPE-PME qui ont investi dans des « projets verts ». Ce qui se traduit par une perte de 7 points au cours de la dernière année et de 14 points sur une période de 2 ans. Cette année, l’indicateur de l’évolution des investissements recule de 3 points en un an, fixant l’indice à +2. Seulement 26% des dirigeants de TPE-PME enquêtés envisagent de faire des investissements écologiques et durables dans les prochaines années à venir.
En matière de trésorerie, celle des TPE et PME en France semble atteindre un point de stabilité après une période de déclin. Il faut souligner que l’indicateur de trésorerie était constamment en baisse depuis 2021. Actuellement, environ 25% des TPE-PME trouvent leur situation en matière de trésorerie compliquée, un taux qui est resté stable au cours de l’année écoulée.
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