Dernière modification le 2 décembre 2024
Fort de 29 millions de membres inscrits et de 500 000 entreprises y disposant d’une page en France début 2024, LinkedIn est aujourd’hui un outil incontournable pour les professionnels désireux de promouvoir leur activité, d’accroître leur visibilité ou encore de développer leur réseau.
Comment les entrepreneurs, qu’ils soient chefs d’entreprises ou indépendants, vivent-ils aujourd’hui leur relation à LinkedIn ? Qui sont les plus assidus en termes d’engagement et de prospection ? À l’inverse, quelles sont les raisons qui poussent un nombre non négligeable d’entre eux à faire l’impasse ? Comment jugent-ils les contenus qui y sont partagés, entre analyses enrichissantes, expériences inspirantes et auto-promotions tapageuses ?
C’est à ces questions – et à bien d’autres – que Digitiz et l’agence dédiée aux statistiques FLASHS ont souhaité répondre en interrogeant 1 215 dirigeants et freelances. Les résultats de cette enquête apportent un éclairage complet sur la perception qu’ils ont de LinkedIn et des usages qu’ils en font.
Jugé indispensable par une majorité de décideurs et d’indépendants, LinkedIn s’affirme comme une source d’information et d’inspiration majeure pour nombre d’entre eux. Toutefois, le développement tous azimuts du réseau a ses limites. Le foisonnement de coachs de vie et de contenus tout autant moralisateurs que mercantiles agace en effet aujourd’hui un nombre non négligeable de ses utilisateurs professionnels.
Sommaire
- 65% des dirigeants et freelances sont sur LinkedIn
- Lire, liker, commenter
- Les jeunes publient, partagent et prospectent plus
- Un réseau indispensable pour se démarquer…
- … mais des contenus qui peuvent agacer
- Des sources d’inspiration plus que de jalousie
- Démarcher, oui, mais avec modération
- Sollicitations inappropriées
65% des dirigeants et freelances sont sur LinkedIn
Bien que la présence sur LinkedIn ne soit pas un passage obligé pour tous, les entrepreneurs et freelances interrogés sont largement majoritaires à y être inscrits. Pour preuve, 65% d’entre eux déclarent aujourd’hui disposer d’un profil sur ce réseau social professionnel, les hommes étant plus nombreux que les femmes (60% contre 40%).
> Voir également : Faut-il créer un compte sur LinkedIn ? avantages et inconvénients
Les raisons invoquées par les 35% qui n’ont pas de compte pour justifier leur absence sont variées. Si les principaux freins avancés par un cinquième d’entre eux sont de ne percevoir aucun bénéfice professionnel à une telle présence (21%) ou de ne pas être convaincus de son utilité pour leur activité (22%), d’autres évoquent un désintérêt général pour les réseaux sociaux (14%), l’inscription sur un autre réseau (9%) ou encore des craintes en termes de confidentialité des données personnelles (8%).
Le manque de temps constitue également un obstacle pour 18%, un constat particulièrement partagé par les indépendants (67% des freelances non-inscrits l’invoquent). L’investissement nécessaire pour alimenter son LinkedIn et interagir régulièrement avec sa communauté représente en effet une charge de travail non négligeable qu’il est parfois difficile de maintenir dans la durée. Paradoxalement, ce sont ceux n’ayant pas d’enfants qui citent le plus ce motif (62%).
Lire, liker, commenter
Parmi les professionnels présents sur LinkedIn, les plus actifs se distinguent par leur appétence pour la lecture de contenus publiés par d’autres utilisateurs. Cette activité de veille est souvent cruciale pour se tenir informé des dernières tendances et innovations dans leur secteur. Publier du contenu avec constance permet par ailleurs de soigner son influence et d’asseoir son positionnement d’expert.
Ainsi, 94% des inscrits affirment prendre connaissance des publications des membres de leur réseau, dont 80% le font au moins une fois par semaine et 43% à un rythme quotidien. Interagir avec ce tissu professionnel élargi constitue la seconde pratique la plus répandue sur LinkedIn, avec 67% des répondants qui y procèdent au moins hebdomadairement, et plus d’un tiers (35%) tous les jours. Liker, commenter, partager sont en effet autant de signes d’une communauté active et accroissent les chances d’être soi-même remarqué.
Les jeunes publient, partagent et prospectent plus
La publication et le partage de contenus sont des pratiques, elles aussi, très courantes puisque 80% s’y livrent, dont un quart (23%) quotidiennement. S’imposer comme un influenceur de référence dans sa sphère professionnelle implique cet effort régulier de création et de diffusion éditoriale sur les dernières actualités, analyses de tendances, retours d’expérience, etc. Rompus à la publication de contenus via de multiples canaux, les jeunes générations sont celles qui publient ou partagent le plus fréquemment : 73% des 18-24 ans et 60% des 25-34 ans le font au moins une fois par semaine contre 39% des plus de 50 ans.
La prospection d’opportunités sur LinkedIn est tout aussi populaire avec là encore 80% des répondants qui utilisent la plateforme à cette fin. Pour plus du quart d’entre eux (27%), la démarche s’avère intensive avec des démarches quotidiennes. En la matière, les professionnels plus matures demeurent les plus réservés. Si 77% des 18-24 ans prospectent au moins une fois par semaine, moins de la moitié (41%) des 50-64 ans sont dans ce cas.
Présents en nombre toujours croissant sur la plateforme, les influenceurs, entrepreneurs ou coachs à succès sont suivis par 44% des personnes interrogées inscrites sur LinkedIn. Curieux de conseils et de retours d’expériences, les 18-24 ans sont les plus intéressés par ce type de contenus (62% le disent).
Un réseau indispensable pour se démarquer…
Qu’ils en aient un usage très assidu ou plus distant, LinkedIn apparait pour une majorité d’utilisateurs comme un atout professionnel majeur dans le monde interconnecté d’aujourd’hui. Près de deux professionnels sur trois (65%) y voient désormais un passage obligé pour développer son réseau et sa visibilité, tandis que 63% estiment qu’il est essentiel d’être actif sur ce réseau social pour se démarquer de la concurrence.
Cependant, ce jugement très majoritaire quant à l’indispensabilité du réseau demande à être nuancé. Ainsi, 6 répondants sur 10 (61%) constatent une forme de concurrence exacerbée et parfois contre-productive, avec une exposition qui peut s’avérer outrancière des réussites personnelles. Le professionnalisme s’y fait trop souvent ostentatoire selon 59% d’entre eux. Entre autocélébration élogieuse de ses succès et publication de contenus strictement commerciaux, nombreux sont ceux qui constatent aujourd’hui une forme de dérive promotionnelle sur LinkedIn.
… mais des contenus qui peuvent agacer
Les freins à une utilisation encore plus systématique par les professionnels semblent également liés à des réserves sur le contenu proposé. Près de 4 personnes interrogées sur 10 (38%) jugent celui-ci trop moralisateur, sentiment particulièrement partagé par 80% des dirigeants d’entreprises, probablement agacés par le foisonnement des « entrepreneurs inspirants » et autres « influenceurs business ».
Le constat est similaire et dans des proportions identiques quant aux sollicitations en tous genres sur LinkedIn, jugées trop nombreuses et intrusives par 39% des utilisateurs réguliers. S’il est aisé de bloquer les prospecteurs les plus véhéments, la frontière reste parfois ténue avec des prises de contact légitimes ou des contenus effectivement enrichissants.
Des sources d’inspiration plus que de jalousie
Reste que si les coachs, gourous et autres entrepreneurs à succès prospèrent sur ce réseau, leurs récits de vie gratifiants inspirent plus qu’ils ne découragent. Pour 43% des sondés, leurs parcours sont des sources de motivation et d’inspiration quand seulement 6% indiquent ressentir une forme de jalousie et 5% une certaine démoralisation.
Des nuances générationnelles se dégagent toutefois sur le terrain de l’inspiration. Les jeunes actifs de 18 à 24 ans sont plus nombreux (16%) à éprouver une forme de pression à atteindre des réalisations comparables à celles, souvent idéalisées, qui leur sont données à voir. Leurs aînés âgés de 35 à 49 ans sont par exemple trois fois moins (5%) à s’y montrer sensibles.
Un tiers (34%) des dirigeants et freelances affirment enfin rester indifférents à la prospérité d’autres utilisateurs de LinkedIn.
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Démarcher, oui, mais avec modération
Le démarchage commercial constitue aujourd’hui l’une des activités reines sur la plateforme pour nombre de freelances. L’enquête révèle en effet que près d’un indépendant sur deux (48%) procède à des démarches de prospection sur LinkedIn, qu’il s’agisse d’une pratique automatisée pour 19% d’entre eux ou manuelle pour 29%. Cet usage est fortement corrélé au niveau de revenu des personnes interrogées : parmi les freelances gagnant moins de 900 euros mensuels, 77% ne font aucun démarchage contre seulement 44% pour ceux dépassant les 3 000 euros.
Une efficacité commerciale qui, paradoxalement, ne convainc pas totalement les indépendants une fois qu’ils en sont eux-mêmes destinataires. Si 44% apprécient d’être démarchés et y trouvent une forme de valorisation pour leur activité, 15% considèrent ces sollicitations comme intrusives, voire désagréables. 27% y restent indifférents tandis que 15% affirment n’être jamais prospectés via ce canal.
Sollicitations inappropriées
Le caractère jugé envahissant et indésirable par certains du démarchage professionnel n’est d’ailleurs pas cantonné à la sphère commerciale. Près de la moitié des utilisateurs de LinkedIn (47%) révèlent en effet avoir déjà été démarchés dans un contexte de séduction plutôt que professionnel, de façon occasionnelle pour un quart d’entre eux (23%), voire fréquemment pour 15%. Une réalité exacerbée chez les jeunes adultes puisque 77% des 18-24 ans déclarent que cela leur est déjà arrivé contre seulement 40% chez les 35-49 ans. En l’espèce, femmes (48%) et hommes (46%) semblent ciblés de la même manière.
Enquête réalisée par FLASHS pour Digitiz du 25 mai au 03 juin par questionnaire autoadministré auprès d’un panel Selvitys de 1 204 dirigeants d’entreprises et freelances âgés de 18 ans et plus, représentatif de ces catégories socio-professionnelles.