Dernière modification le 24 août 2023
L’accessibilité numérique est un enjeu majeur pour permettre à tous de profiter des avantages offerts par les contenus et services numériques. Elle consiste à rendre ces derniers accessibles et utilisables par toutes les personnes, y compris celles en situation de handicap. Dans cet article, nous allons explorer les différents aspects de l’accessibilité numérique et examiner les moyens mis en œuvre pour garantir une expérience optimale pour tous.
Sommaire
Qu’est-ce que l’accessibilité numérique ?
L’accessibilité numérique est le processus qui vise à garantir que les contenus et services numériques soient conçus et développés de manière à être accessibles et utilisables par toutes les personnes, quelle que soit leur situation. Cela inclut notamment les personnes en situation de handicap, qu’il s’agisse d’un handicap physique, sensoriel, cognitif ou psychique.
Cette démarche prend en compte les besoins spécifiques de chaque individu et vise à offrir une expérience équivalente à tous les utilisateurs, permettant ainsi de réduire les inégalités et de favoriser l’inclusion sociale.
Les normes et référentiels en matière d’accessibilité numérique
Pour garantir l’accessibilité de leurs contenus et services numériques, les organisations peuvent s’appuyer sur des normes et référentiels internationaux, tels que les Web Content Accessibility Guidelines (WCAG) établies par le World Wide Web Consortium (W3C). Ces lignes directrices définissent des critères et des bonnes pratiques à suivre pour assurer un niveau d’accessibilité satisfaisant pour tous les utilisateurs.
De plus, certains pays comme la France avec le RGAA 4 ont mis en place des législations et régulations spécifiques en matière d’accessibilité numérique, obligeant les acteurs publics et privés à respecter certaines exigences pour garantir l’inclusion de toutes les personnes.
Le référentiel des normes d’accessibilité : les WCAG
Les Règles pour l’accessibilité des contenus Web (WCAG), développées par le World Wide Web Consortium (W3C), constituent le référentiel international le plus complet et reconnu en matière d’accessibilité numérique. Les WCAG définissent différentes règles et recommandations pour rendre les contenus web accessibles et utilisables par tous, quelles que soient leurs capacités ou leurs équipements.
Les WCAG sont structurées autour de trois niveaux de conformité :
- Niveau A : ce niveau représente les exigences minimales en matière d’accessibilité. Il s’agit principalement de résoudre les problèmes les plus critiques pour les utilisateurs en situation de handicap.
- Niveau AA : ce niveau comprend des critères supplémentaires pour améliorer l’accessibilité et l’expérience utilisateur pour un plus grand nombre de personnes. La majorité des organisations vise à se conformer à ce niveau.
- Niveau AAA : ce niveau représente un très haut niveau d’accessibilité et n’est généralement pas exigé pour l’ensemble des contenus ou fonctionnalités d’un site web. Il est néanmoins recommandé pour les services destinés spécifiquement aux personnes en situation de handicap.
Les quatre principes clés des règles d’accessibilité
Pour faciliter la compréhension et la mise en œuvre des WCAG, le W3C a défini quatre principes clés qui guident l’ensemble des règles d’accessibilité. Ces principes sont :
- Perceptible : les informations et les composants d’une interface utilisateur doivent être présentés de manière à pouvoir être perçus par tous les utilisateurs, quels que soient leurs moyens et outils de perception (vue, ouïe, etc.). Cela inclut notamment le fait de proposer du texte alternatif pour les images, des transcripts pour les contenus audio, ou encore des sous-titres pour les vidéos.
- Utilisable : les éléments de navigation et de contrôle d’une interface doivent être faciles à utiliser pour tous, quelles que soient leurs capacités motrices. Cela peut passer par la prise en charge des dispositifs de pointage alternatifs (tels que les écrans tactiles), la gestion du focus au clavier, ou encore des boutons suffisamment grands et espacés pour faciliter leur manipulation.
- Compréhensible : les contenus et les interactions avec une interface doivent être compréhensibles par tous les utilisateurs, quelles que soient leurs capacités cognitives. Cela implique notamment d’éviter les formulations ambiguës ou complexes, de permettre aux utilisateurs de choisir la langue du site, ou encore d’indiquer clairement les erreurs et les conséquences d’une action.
- Robuste : les contenus et les fonctionnalités d’un site web doivent être compatibles avec un large éventail de technologies (navigateurs, dispositifs, etc.) et de configurations (paramètres d’accessibilité). Cela passe par le respect des standards du web et l’utilisation de pratiques de développement adaptées.
Exemples de règles d’accessibilité à mettre en œuvre
Pour illustrer concrètement ce que peuvent être les règles d’accessibilité numérique, voici quelques exemples de bonnes pratiques à appliquer sur un site web :
- Texte alternatif : pour chaque image ou élément graphique non-textuel présent sur le site, il est important de fournir un texte alternatif qui décrit brièvement le contenu ou la fonction de l’image. Ce texte doit être placé dans l’attribut « alt » de la balise HTML correspondante.
- Contraste des couleurs : lorsqu’il y a du texte sur une couleur d’arrière-plan, il faut veiller à ce que le contraste entre ces deux couleurs soit suffisamment élevé pour garantir une bonne lisibilité, même pour les personnes souffrant de troubles de la vision. Les WCAG recommandent un ratio de contraste minimum de 4,5 :1 pour les textes de taille normale et 3 :1 pour les textes en gras ou de grande taille.
- Navigation au clavier : toutes les fonctionnalités du site doivent être accessibles et utilisables à l’aide du seul clavier, sans nécessiter l’usage de la souris. Cela inclut notamment la possibilité de naviguer entre les liens et les éléments interactifs grâce à la touche « Tab » et d’activer ces éléments avec la touche « Entrée ».
- Structure des documents : il est essentiel d’utiliser correctement les balises HTML pour structurer le contenu de manière logique et hiérarchique. Cela permet aux technologies d’assistance (telles que les lecteurs d’écran) de faciliter la navigation et la compréhension des contenus par leurs utilisateurs.
Formation et sensibilisation
Au-delà des aspects techniques, il est essentiel de sensibiliser et former les professionnels du numérique aux enjeux de l’accessibilité. Cela passe notamment par une prise de conscience des besoins spécifiques des personnes en situation de handicap et une meilleure connaissance des bonnes pratiques à adopter pour garantir une expérience optimale pour tous.
Outils et méthodes d’évaluation
Pour vérifier le niveau d’accessibilité de leurs contenus et services numériques, les organisations peuvent utiliser divers outils et méthodes d’évaluation, tels que les audits, les tests utilisateur ou encore les rapports d’analyse automatisés. Ces démarches permettent d’identifier les éventuelles lacunes et améliorations à apporter pour garantir l’accessibilité et l’inclusion de toutes les personnes.