S’il est habituel de prendre de bonnes résolutions en début d’année – arrêter de fumer, faire du sport, perdre du poids, dépenser moins d’argent en futilités… –, qu’en est-il des engagements que l’on se fixe dans la sphère professionnelle ? Les salariés français formeront-ils des vœux alors que 2025 vient tout juste de commencer ? Et si oui, lesquels ?

Pour le savoir, Digitiz a confié à l’organisme spécialisé en statistiques Flashs le soin d’interroger 1 000 Françaises et Français en activité dans le secteur tertiaire. Et le moins que l’on puisse en dire, c’est que les résolutions ont particulièrement la cote auprès d’eux. Ils y souscrivent en effet massivement, même si celles et ceux qui ont déjà tenté l’expérience reconnaissent qu’elles sont difficiles à tenir. Parmi les objectifs qu’ils comptent se fixer pour 2025, les salariés privilégient ceux qui ont trait à une meilleure gestion de leur travail et un équilibre plus harmonieux entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle. Obtenir plus de respect et de reconnaissance figure également dans le haut de leurs priorités.

Au-delà des facteurs pouvant contribuer à l’amélioration de leurs conditions de travail et de rémunération, de nombreux salariés sont susceptibles de prendre une résolution bien plus radicale, celle de démissionner de leur poste dans le courant de l’année. Ils sont en effet plus d’un tiers à caresser cette perspective, faute notamment d’un environnement de travail épanouissant et de possibilités d’évolution satisfaisantes.

Vive les bonnes résolutions professionnelles !

Démarrer la nouvelle année professionnelle en prenant des résolutions suscite l’adhésion de l’énorme majorité des salariés interrogés dans cette enquête. 90% d’entre eux estiment en effet qu’il s’agit là de quelque chose d’utile, près d’un tiers (32%) jugeant même la prise de tels engagements très utile.

Pour autant, on peut voir un intérêt certain à dresser des perspectives sans pour autant se l’appliquer à soi-même. Ainsi, quand 9 personnes sur 10 voient positivement le fait de prendre des résolutions en début d’année dans le cadre de leur travail, elles sont moins nombreuses à l’avoir déjà fait par le passé (78%). Et pour près d’un tiers d’entre elles (30%), cela n’est arrivé qu’une fois.

En prendre, c’est bien, les tenir, c’est difficile

On le sait, arrêter de fumer, perdre du poids ou encore pratiquer un sport sont parmi les engagements les plus courants pris début janvier… et les plus compliqués à tenir dans la durée. En matière de résolutions professionnelles, celles et ceux qui s’y sont essayés disent massivement qu’ils sont parvenus à atteindre leurs objectifs. 89% sont effectivement dans ce cas. Mais à l’évidence, leur route a été semée d’obstacles puisque près de 6 sur 10 (59%) avouent que cela leur a été difficile.

Manque de motivation et pression

À l’instar de la majorité des promesses, personnelles ou professionnelles, que l’on se fait à soi-même à l’aube d’une nouvelle année, le manque de motivation est généralement le premier facteur de renoncement. 23% des salariés citent cette raison comme obstacle premier à la réalisation de leurs résolutions. C’est notamment le cas des hommes (27%), des cadres (27% également) et des ouvriers et employés (23%). La pression professionnelle arrive en seconde position des causes d’échec avec 22% des répondants qui l’invoquent. C’est par ailleurs la première raison citée par les femmes, un quart d’entre elles (25%) l’affirmant.

Viennent ensuite les interférences entre vie professionnelle et vie personnelle (16%), les relations difficiles avec les collègues (14%) ou encore le manque de soutien de la part de l’entourage, de la hiérarchie ou des collègues (13%). Visiblement, les salariés ne surestiment pas leurs capacités lorsqu’ils prennent des engagements pour leur vie pro : moins d’1 sur 10 (9%) désigne le manque de réalisme des objectifs fixés comme potentielle source d’abandon.

Équilibre personnel et réduction du stress

Interrogés sur les résolutions qu’ils seraient prêts à prendre pour 2025, les salariés privilégient nettement celles en lien avec la relation au travail, la reconnaissance et l’équilibre personnel plutôt que celles concernant la vie au bureau.

Les engagements portant la gestion du travail et l’équilibre personnel sont en effet ceux qui suscitent le plus d’adhésion. Ainsi, 81% des personnes interrogées formeraient le vœu d’apprendre à dire non aux demandes non essentielles, 80% de se déconnecter en dehors des heures de bureau, 77% d’acquérir de nouvelles compétences, 76% de mieux gérer leur stress et 74% de trouver une meilleure harmonie entre vie perso et vie pro. Les professions intermédiaires sont celles qui sont les plus sensibles à la question du stress : 80% des répondants qui en sont issus mettent cette résolution en avant, soit plus que les ouvriers et employés (77%) et que les cadres (70%).

Halte aux comportements irrespectueux

Les salariés sont également en attente d’une meilleure reconnaissance de leur rôle et de leur travail. Ainsi, plus de 8 sur 10 (82%) souhaitent s’affirmer davantage vis-à-vis de comportements qu’ils jugent irrespectueux, une résolution qui concerne nettement plus les femmes (87%) que les hommes (77%). Les femmes sont pareillement plus nombreuses (73% contre 65% parmi les hommes) à dire qu’elles pourraient s’engager à demander en 2025 une reconnaissance accrue pour le travail qu’elles effectuent. Ne plus effectuer de tâches hors de leur fiche de poste sans compensation financière (68%) et oser réclamer une augmentation de salaire (62%) font aussi partie des résolutions que les salariés interrogés dans cette étude se disent prêts à prendre pour l’année qui débute.

Plus de mercis et moins de critiques

Évidemment importante, la manière de se comporter sur le lieu de travail est un sujet de moindre préoccupation, et les engagements en la matière ne recueillent l’assentiment que d’une courte majorité des salariés. C’est toutefois une bonne intention, celle de dire plus souvent « merci » à ses collègues qui arrive en tête avec l’approbation de 59% des répondants, suivie d’une autre très complémentaire, en l’occurrence éviter de critiquer lesdits collègues (58%). Et comme l’on n’est jamais mieux servi que par soi-même, près de 6 salariés sur 10 (58%) seraient prêts à moins se plaindre lorsqu’ils sont au travail, une manière efficace, elle aussi, d’alléger l’ambiance. Enfin, loin derrière toutes les autres, mais pas négligeable pour autant, la résolution consistant à réduire sa consommation de café au bureau parle à plus du tiers (36%) des personnes interrogées.

Améliorer collectivement l’ambiance au travail

S’ils sont très majoritairement prêts à prendre des engagements à titre individuel pour leur vie professionnelle en 2025, que pensent les salariés de résolutions qui seraient mises en place de manière collective au sein de leur entreprise ? Là encore, ils sont nombreux à se prononcer en faveur d’une telle initiative, 76% d’entre eux considérant qu’il s’agit d’une bonne idée contre 24% qui y voient le risque de contraintes supplémentaires.

Parmi les résolutions collectives qui pourraient être instaurées, celles en lien avec l’amélioration de l’ambiance de travail arrivent en tête des priorités, approuvées par 33% des personnes interrogées. Elles le sont notamment par les femmes (38%), les ouvriers et employés (38%) et les professions intermédiaires (34%). En seconde position, 29% des salariés placent les engagements axés sur la performance et les objectifs professionnels, perspectives qui séduisent plus largement les hommes (37%) et les cadres (38%). Et si les résolutions visant une amélioration du bien-être mental et physique au sein de l’entreprise reçoivent l’approbation de 28% des répondants, c’est loin d’être le cas pour celles qui auraient un impact environnemental et social, citées prioritairement par 1 salarié sur 10.

Résolution démission ?

Il est une résolution qui peut paraître plus radicale que les autres au niveau professionnel : la démission. Pour autant, ainsi que le montrent les résultats de cette enquête, elle est loin d’être marginale parmi les salariés français. Plus du tiers d’entre eux (36%) indiquent en effet que quitter leur poste actuel pourrait faire partie de leurs vœux, dont 10% en sont aujourd’hui certains. En l’espèce, les hommes (42% contre 30% chez les femmes), les 18-24 ans (46%), les 25-34 ans (52%) et les ouvriers et employés (38%) sont les plus nombreux à l’envisager.

En interrogeant plus spécifiquement celles et ceux pour lesquels démissionner est une option en 2025, 24% mettent en avant comme principale raison un environnement de travail toxique ou peu épanouissant. Dans des proportions proches, 22% considèrent qu’ils ne disposent pas de possibilités d’évolution satisfaisantes et 18% constatent que leur travail ne correspond plus à leurs aspirations professionnelles. Un peu plus d’1 sur 10 (12%) juge pour sa part que les valeurs portées par son employeur ne sont plus alignées sur les siennes tandis que 10% souhaitent quitter une charge de travail trop importante.

Un tiers veut partir dans les trois prochains mois

À l’évidence, leurs motivations reposent avant tout sur la nature de leur actuel poste et ses contraintes plus que sur l’envie d’aller voir ailleurs : 9% seulement citent la volonté de se reconvertir en explorant un autre domaine et 5% une autre opportunité qu’ils souhaitent saisir.

Quand comptent-ils franchir le pas (et le seuil de leur actuelle entreprise) ? 56% pensent qu’ils enverront leur lettre de démission dans le courant du premier semestre 2025, dont 33% qui se fixent les trois prochains mois pour passer à l’acte.

Étude réalisée par FLASHS pour Digitiz.fr du 28 au 30 novembre 2024 auprès d’un panel Selvitys de 1 000 salariés du secteur tertiaire âgés de plus 18 ans, représentatif de cette population.

Loïc Frissard

Passionné par le web et l’entrepreneuriat, j’ai fondé Digitiz en 2016. Mon objectif est de vous transmettre mon expérience et de pouvoir vous faire gagner du temps dans le choix de vos outils.

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