Dernière modification le 18 juillet 2021

Vous en lisez tous les jours sur votre fil d’actualité Facebook, sur Twitter, sur les blogs… ils sont partout. Ils vous suivent dans le métro, à la maison et même aux toilettes, vous voulez les fuir mais vous n’arrivez pas à passer outre car c’est devenu quasiment un standard. Vous aurez bien sûr compris que je vous parle du fameux “putalic”.

Omniprésent dans la rédaction web, les titres racoleurs semblent agaçants et agressifs dans la façon de nous faire cliquer sur les liens, et ceux, simplement dans le but de faire gonfler les taux de clic au détriment de la qualité. Comment en est-on arrivé là ? Peut-on éviter de tomber dans le piège du putaclic ? Et surtout, est-il possible aujourd’hui de faire de la rédaction web sans faire du putaclic ?

Qu’est ce qu’un titre putaclic ?

Le putaclic, que l’on appelle également le « Clickbait » est un terme qui est utilisé pour décrire les liens qui tentent d’attirer les internautes avec des titres racoleurs comme appât. Le plus souvent, le titre d’un lien clickbait fournira peu d’informations sur le contenu en lui même, tout en attisant la curiosité avec des éléments sensationnels ou émotionnels. On peut également caractériser le putaclic avec la pauvreté rédactionnelle ou la fausse promesse qui se cache dans ledit contenu.

Pour vous donner quelques exemple, il suffit de se rendre sur les « médias » nouvelles génération comme BuzzFeed, Démotivateur ou encore Minutebuzz qui font véritablement du putaclic leur fonds de commerce.

Voici des titres pour illustrer que l’on peut vraiment considérer comme du putaclic ou du clickbait :

« La photo de ce pitbull reconnaissant qui câline tendrement celle qui lui a sauvé la vie est en train d’émouvoir tout l’internet ! »

  • « Une mère est capable de tout faire pour ses petits… Cette vidéo émouvante d’une chienne de rue le prouve ! »
  • « Ce nouveau-né en train de se faire laver les cheveux est probablement la chose la plus mignonne que vous verrez aujourd’hui »

Comme vous pouvez le voir, ces titres tentent de manipuler le lecteur en jouant soit sur l’émotion, soit sur l’exagération au lieu de décrire simplement ce qui se cache réellement dans le contenu.

Pourquoi tout le monde se met au putaclic ?

Au cours de ces dernière année, le putaclic est devenu de plus en plus populaire, notamment sur les réseaux sociaux comme Facebook. On rencontre le clickbait sous forme de posts, de titres d’articles, de tests, des jeux en ligne ou de vidéos. Le putaclic se retrouve ainsi dans la plupart des médias qui ciblent un public large, et désormais même dans certains journaux qui veulent se mettre au goût du jour.

L’effervescence du putaclic peut s’expliquer par sa simplicité à être mis en place dans une stratégie éditoriale. En effet, pas besoin de produire du contenu riche nécessitant une expertise ou une recherche de fonds. La plupart du temps, il suffit de reprendre des sujets déjà existant ailleurs ou de l’actualité pour les réadapter dans une volonté d’amplifier le message afin de le rendre plus viral et ainsi engendrer un effet de buzz.

Mais la raison principale qui fait que tout le monde fait du putalic est que celui-ci attise notre curiosité naturelle qui nous pousse à aller cliquer sur les titres à effet sensationnels ou émotionnels afin de découvrir la fameuse révélation promise. Pour le média, cela se traduit dans la plupart du temps à une génération fulgurante de trafic et donc à un accroissement des revenus publicitaires.

Quels sont les impacts pour les sites web ?

Côté éditeurs de site et média, on peut effectivement voir des résultats plutôt positifs en terme de taux de clic, par contre les effets secondaires peuvent vite se faire ressentir.

Un effet uniquement sur le court terme

Comme expliqué plus haut, un titre putaclic va donc avoir un effet d’accroissement du trafic.  En revanche l’effet escompté se fait malheureusement sur le court terme, notamment si le sujet traite d’un sujet d’actualité. Un article peut ainsi générer 5000 visites, mais celle-ci ne se feront que sur quelques jours, d’autant plus si le contenu est déceptif pour l’internaute
A contrario, un article qui traitera d’un véritable sujet de fond pourra être ré-exploité par le média et pourra même avoir de la fréquentation récurrente sur les moteurs de recherche si le contenu est optimisé pour le référencement naturel. Ainsi, et à titre de comparaison, cet article pourrait générer 500 visites par mois, n’aura aucune déperdition sur le temps et générera finalement plus de trafic sur le long terme.

Un taux de rebond élevé

Dans le web et notamment en SEO, il faut savoir que le nombre de vues d’une page n’est pas forcément le facteur le plus important pour estimer sa pertinence. En effet, si aucune interaction n’est fait après la lecture d’un article, et que l’internaute qui le site, cette visite est considéré comme un rebond. Par logique, une page qui possède un fort taux de rebond est alors peu performante, bien que cela est à pondérer avec les objectifs initiaux.

Une baisse de la crédibilité

Avoir beaucoup de visites n’est pas forcément un gage de crédibilité. Si les contenus donnent la sensation d’être déceptifs par rapport à la promesse du titre, il est évidement que les lecteurs auront de moins en moins envie de revenir sur votre site.

Autre conséquence, le risque de se construire une image “bas de gamme”. En apportant peu de valeur ajoutée, c’est finalement se donner l’image d’un média préférant profiter de la facilité du recyclage et du sensationnel plutôt que de la qualité.

Est-il possible d’attirer les internautes sans faire du putaclic ?

Bien sûr qu’il est encore possible d’attirer les internautes de manière très large sans pour autant tomber dans le piège du putaclic.

Il est important de prendre le temps de travailler son image en misant sur du contenu de qualité qui intéresse vraiment les cibles. L’originalité est alors de mise pour se démarquer des autres. Par exemple, So Foot a réussi à tirer son épingle du jeu avec sa ligne éditoriale décalée dans le thème très concurrentiel du foot. De la même manière Vice a su s’imposer sur la culture urbaine en proposant des sujets profonds et documentés.

On peut donc très bien attirer la foule sans pour autant faire du putaclic. Il suffit de penser un peu à celui qui se trouve derrière l’écran en lui apportant du vrai contenu tout en évitant de mentir sur l’emballage.

Loïc Frissard

Passionné par le web et l’entrepreneuriat, j’ai fondé Digitiz en 2016. Mon objectif est de vous transmettre mon expérience et de pouvoir vous faire gagner du temps dans le choix de vos outils.

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