À l’ère des smartphones et de l’information instantanée, la durée d’attention des jeunes générations est devenue extrêmement faible. À l’instar du poisson rouge dont l’attention span est effectivement dérisoire, les humains sont de plus en plus incapables de fixer leur attention. Le design éthique apparaît aujourd’hui comme une des solutions permettant de combattre ce fléau mondial.

Dans quel contexte est né le design éthique ?

Le design éthique est né à la suite d’un constat simple. Aujourd’hui, le temps d’attention de l’être humain est de seulement 9 secondes soit un temps d’attention presque identique à celui du poisson rouge (8 secondes).

Effectivement, la génération des Millennials est née avec la connexion permanente. D’après un calcul réalisé par les ordinateurs de Google, le temps d’attention des jeunes générations s’est réduit à 9 secondes. Au-delà de cette durée, le cerveau humain décroche. C’est pourquoi, il est important de créer un nouveau stimulus dès la dixième seconde pour continuer de captiver le public.

Pour réussir cette prouesse, les designers ont dû se mettre au goût du jour en adoptant notamment le design éthique. Certains, tout du moins …

Les grands principes du design éthique

Le concept du design éthique est relativement simple. Il s’agit de concevoir des produits physiques ou immatériels de façon éthique.

Pour cela, il est important que les graphistes eux-mêmes prennent conscience de l’impact qu’ils ont sur la société et qu’ils sont en mesure de faire évoluer les choses en les rendant à la fois bonnes pour les utilisateurs, pour eux mais aussi pour la société de manière générale.

Concrètement, le design éthique revient à créer des produits selon certains principes moraux ou certaines croyances, qu’ils proviennent du designer ou bien de l’entreprise elle-même.

Ainsi, le design éthique se base sur plusieurs principes liés en grande partie à la déclaration des droits de l’homme des Nations Unies, comme :

  • La facilité d’utilisation : Il s’agit d’une exigence primaire. Le design des produits doit faciliter l’accomplissement du besoin de son utilisateur. De plus, le produit doit être conçu pour être facile et agréable à utiliser. Les graphistes ont, en effet, l’obligation morale de concevoir des produits sans danger et intuitif.
  • L’accessibilité : Les produits ne doivent pas être utilisables que sur une population cible, il est primordial d’inclure les personnes en situation de handicap notamment. Lors de la conception d’un produit, il faut prendre en compte cette dimension d’inclusion sociale.
  • La confidentialité : Cette notion est au cœur des préoccupations actuelles. Aujourd’hui, un produit doit être pensé en amont, de sorte que les designs ne collectent que les informations personnelles ayant un intérêt pour les utilisateurs.
  • La transparence et la persuasion : L’un des principes du design éthique est la transparence avec les utilisateurs. Il faut pouvoir leur laisser la possibilité de choisir de façon éclairée. En leur laissant, par exemple, la possibilité de se désabonner ou de se désinscrire facilement. L’idéal est même de les prévenir au préalable si une période d’essai arrive à échéance notamment.
  • L’implication : Impliquer l’utilisateur dès la conception du produit peut être une drôle d’idée mais en fin de compte il s’agit d’une idée anticipatrice évitant ainsi les changements par la suite. L’implication permet d’inclure de réels besoins exprimés par les futurs utilisateurs, des besoins auxquels nous n’aurions pas obligatoirement pensé au préalable
  • La concentration : Ce principe repose sur la nécessité du produit. En effet, le produit doit être disponible uniquement lorsque l’utilisateur en a besoin. Cela évite une certaine addiction à celui-ci.
  • La durabilité : Penser éthique c’est aussi penser durable. Aujourd’hui, le sort de la planète est un enjeu majeur. C’est pourquoi, il est très important d’inclure cet élément dès la conception du nouveau produit (matériaux utilisés, recyclables, etc.)

L’objectif est donc d’introduire ces principes dès le début d’un projet et ce pour protéger l’entreprise principalement.

Les écoles de design doivent intégrer cette nouvelle dimension dans leurs programmes

Pour diffuser ces propositions, quoi de mieux que les enseigner aux designers de demain. Les écoles de design telles que l’école TALM ou bien l’EEGP se penchent sur le sujet.

François REY, directeur de l’école EEGP, l’explique ainsi : « Amener les praticiens designers d’interaction à faire les bons choix de design exige qu’ils réinterrogent leurs perceptions sur leur propre réflexion éthique et souci à l’égard des usagers et des technologies. Certains praticiens sont certes plus concernés par l’éthique et les valeurs morales dans le processus de design, seulement, la mission des écoles de design, et la nôtre en particulier, est de former des étudiantes et des étudiants aux principes du design éthique et les amener à réfléchir sur leur métier. À l’école de design graphique et des arts appliqués EEGP, nous sommes pleinement impliqués dans ce processus de respect des utilisateurs ».

Une réflexion qui mérite d’être écoutée afin de favoriser un monde plus éthique demain et devenir, toutes et tous, moins accrocs aux outils numériques, qui, rappelons-le, mettent l’attention au cœur des modèles économiques des grandes plateformes digitales.

Loïc Frissard

Passionné par le web et l’entrepreneuriat, j’ai fondé Digitiz en 2016. Mon objectif est de vous transmettre mon expérience et de pouvoir vous faire gagner du temps dans le choix de vos outils.

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